INTERVIEW – Rencontre avec Christophe, fondateur du “Zzz… Zen – Bar à sieste”

Voilà un concept aussi original que relaxant ! Lancé en 2011, “Zzz… Zen – Bar à Sieste” apparaît aujourd’hui comme un lieu atypique et incontournable de Paris pour tous les amoureux de la relaxation et du bien-être. Il y a huit ans maintenant, Virginie et Christophe se murmuraient à l’oreille l’idée de fonder un bar à sieste, un lieu où le sommeil sera roi et où la récupération, la décompression et l’évasion règneront en maîtres des lieux.  Aujourd’hui, l’idée s’est transformée en véritable concept innovant, et unique à Paris et en France à l’époque. Chez WHEELNESS nous en avons profité pour rencontrer Christophe Chanhsavang, co-fondateur du “Zzz… Zen – Bar à Sieste”. Il nous parle de cette magnifique aventure qui ne cesse de se développer pour apporter avant tout, dans le quotidien urbain et impitoyable parisien, un bien-être permanent aux flâneurs, touristes, et autres curieux…

Tout d’abord, Christophe, expliquez-nous comment est venue cette idée aussi insolite qu’incroyable du bar à sieste ?
Christophe Chanhsavang :  “L’idée est apparue en 2010… Un soir d’hiver, nous profitions d’un bon moment, avec ma compagne Virginie dans un bar à vins ouvert par un ami. Nous parlions alors de cette nouvelle grosse tendance des bars originaux tels que les bars à eau, les bars à oxygène par exemple. Quand nous sommes rentrés après, là, Virginie me sort comme ça, tombé du ciel : “Chéri, j’ai une superbe idée ! Un bar à sieste !” J’ai trouvé ça brillant immédiatement. Dès le lendemain, elle a été déposée le nom à l’INPI.”

Mais quelle était votre situation à ce moment-là et comment avez-vous fait mûrir l’idée ?
C.C. :  “On bossait tous les deux dans des grosses boîtes. J’étais dans le milieu stressant de la finance. Et elle, elle cherchait à se lancer dans une reconversion professionnelle. Sauf qu’elle ne pouvait pas vraiment puisqu’elle venait de signer un nouveau contrat… Donc nous avons mis le projet en stand by pendant près d’un an. Du coup, j’ai mis un terme à mon ancienne vie professionnelle pour prendre un virage inattendu et aller au bout de ce projet original. C’est donc en septembre 2011 que nous lançons le premier bar à sieste à Paris et en France. Ce projet était finalement la symbiose de nos expériences respectives avec Virginie. Elle-même souffrait d’un gros manque de sommeil à cette époque, elle dormait très peu et donc l’idée a fait son chemin naturellement. Moi, j’étais un jeune cadre stressé. Au gré de mes expériences, j’ai découvert cette activité si particulière de la sieste. En Chine d’abord où mon chef m’obligeait à en faire une durant ma journée de travail, pour me relaxer et me détendre. Puis en Grèce où je bossais dans un hôtel. L’été, là-bas, la chaleur est étouffante, avec plus de 40° à l’ombre tout l’après-midi, donc les clients, et moi, restions dans notre chambre. Il fait tellement chaud que la sieste s’impose toute seule. C’est comme dans le Sud de la France, ou les pays proches de la Méditerranée. Le rythme est totalement différent. Voilà d’où vient notre idée du bar à sieste. De nos deux expériences : j’ai découvert la sieste en entreprise et elle manquait de sommeil. C’est grâce à notre vécu à nous et c’est sans doute pour cette raison que notre concept est assez unique. Après, il y a beaucoup de travail pour pérenniser l’activité.”

“Notre vocation ? Devenir le spa urbain du futur !”

Alors justement, quel est, concrètement, le concept de votre bar à sieste ?
C.C. :  “Il faut d’abord constituer une offre assez alléchante, qui donne envie et qui répond surtout aux besoins des gens. En ville, dans un contexte urbain assez dense, on se rend vite compte que nous avons peu de temps pour déjeuner le midi, et qu’il est tout simplement difficile d’avoir du temps pour soi ou avec ses proches. Donc on ressent ce besoin-là, de se détendre. Notre bar à sieste répond déjà à cet aspect pratique. C’est tout simplement l’alternative ultime du spa que l’on peut connaître. Notre vocation ? Devenir le spa urbain du futur. Un bar à sieste, ce n’est pas seulement un dortoir, c’est bien plus abouti que ça. Nous nous sommes donc inspirés des centres de relaxation en Asie. L’idée, là-bas, c’est la relaxation sur le pouce. On veut se détendre, et bien il suffit de pousser une porte et on peut se détendre tranquillement. En France, c’est toute une organisation. Au premier abord, cela va prendre une demi-journée car il faudra réserver plusieurs jours ou plusieurs semaines en avance, en accord avec votre compagne ou votre compagnon, le bon centre qui vous fera plaisir. Nous, avec le bar à sieste, c’est immédiat. Et au final, c’est un peu une rencontre entre deux univers à savoir l’hôtel et le centre de relaxation. La prestation propose un espace temps beaucoup plus réduit puisque ça peut être juste une heure voire même une demi-heure. Et pour le coup, les hôtels n’ont pas une offre adaptée à ce genre de demandes.”

Quel est votre savoir-faire pour apporter bien-être et relaxation à vos clients ?
C.C. :  “Ma compagne est esthéticienne de formation donc elle peut créer elle-même des vrais protocoles des soins. Il y a donc toute l’expertise nécessaire et le bagage professionnel pour apporter à nos clients les meilleurs soins possibles. Après, c’est toujours la même histoire à savoir une rencontre entre nous deux. Elle a l’expertise, et moi plutôt le profil du client qui souffrait de stress, de mal-être provoqué par sa vie au quotidien, et la pression au boulot.”

“Notre but ? Démocratiser le bien-être”

Votre clientèle en effet… Qui est-elle ?
C.C. :  “La cible de base était clairement identifiée : par mon vécu, je m’attendais à faire venir mes collègues, donc des cadres administratifs. En gros : les actifs avec un bon pouvoir d’achat, qui vivent à un rythme effréné et décousu. Ce n’est pas pour ceux qui ont un job où il faut pointer, le but étant d’avoir le plus de flexibilité possible. Pour ceux aussi qui finissent tard le soir après des heures à rallonge, et dont le temps des loisirs puis du sommeil est amoindri. Le manque de sommeil est d’ailleurs devenu un vrai problème sociétal et international. De partout, c’est un fléau, et c’est provoqué par la révolution technologique avec les écrans ou encore le réchauffement climatique, la chaleur empêchant de bien dormir. Il faut savoir que nous avons perdu 1h30 de sommeil en 50 ans, soit un cycle entier, ou encore 18 minutes sur les quinze dernières années environ. Maintenant, nous sommes ouverts à tous mais on devait avoir une cible de base nous permettant de démarcher les bonnes personnes en premier lieu. Notre but étant, désormais, de démocratiser le bien-être et le rendre accessible au grand public. On a des touristes qui piétinent. C’est la halte parfaite le bar à sieste. Il y a aussi les flâneurs et les salariés travaillant ailleurs que dans des bureaux. Ceux qui bossent dans la restauration par exemple. Les serveurs, entre autres, souffrent d’un manque ou d’un mauvais sommeil donc ils viennent en profiter au bar à sieste durant leur pause de l’après-midi.”

Peut-on dire que la sieste est la pratique idéale à la récupération ?
C.C. :  ” En tout cas, c’est une pratique qui a clairement démontré son efficacité et qui a fait ses preuves. Même scientifiquement parlant, la sieste génère un impact positif sur le stress, l’humeur mais aussi l‘espérance de vie. Car plus on dort, moins le corps souffre de pathologies. Et moins on dort, plus le système immunitaire est touché. Souvent, les gens pensent que quand on dort, on ne fait rien, mais c’est totalement faux ! Durant le sommeil, le corps fait le vide, il se ressource, se nettoie, se répare. Le cerveau se remet aussi en ordre. En gros, c’est comme sur Windows. Quand on vide la corbeille : c’est une véritable remise à jour du système.”

On imagine qu’avec une activité physique régulière, la sieste devient encore plus importante…
C.C. :  “Quand on fait du sport, à haut niveau ou pas d’ailleurs, la récupération physique et mentale est le plus important. Prenons l’exemple des athlètes de haut niveau : ils font tous les jours la sieste ! Pour certains, c’est devenu vital même. Je pense notamment à Blaise Matuidi, mais aussi à Roger Federer et LeBron James qui dorment énormément pour pouvoir garder un niveau d’excellence malgré le poids des années. Avec l’âge en plus, on peut garder intact la forme si on a une bonne récupération physique, associée évidemment à une bonne hygiène de vie. Plus on vieillit, plus on court moins vite, mais on peut garder la même endurance. C’est donc la faculté à récupérer bien et efficacement qui fait la différence. Pour “monsieur tout le monde”, personne n’est épargné. J’ai pratiqué le basket au niveau amateur quand j’étais plus jeune, et mon coach nous disait que la sieste était essentielle avant un match. J’ai assimilé la pratique. Même quand on est plus jeune, le sommeil est un levier à la performance. Il faut bichonner son sommeil, le soigner, et si vous pouvez en plus avoir une récupération musculaire, c’est parfait. C’est notamment ce que nous proposons au “Zzz… Zen – Bar à sieste”. Avec nos fauteuils de massage qui sont futuristes et spécialement programmés par des thérapeutes…”

Vous êtes aussi en train de développer un nouveau concept… Qui s’apparente d’ailleurs à celui de WHEELNESS. Pouvez-vous nous parler de ce fameux ZEN TRUCK ?
C.C. :  “Il s’agit tout simplement de répondre aux besoins de mobilité, pour être présent là où les gens sont. Cela nous permet d’être plus agiles, plus flexibles, car désormais, le ‘ZZZen Truck’ vient vers le client ! Notre slogan étant “un moment de répit pour le corps et l’esprit”, on veut offrir à tout le monde la possibilité de se faire une parenthèse dans la journée pour souffler, s’évader, se réparer. Pour penser à autre chose que le métro et le boulot. Il y a un vrai travail pour de notre part vis-à-vis du grand public et notamment sur la question de la ‘micro-sieste’ ou tout simplement la ‘sieste standard’. Il y a toujours des tabous autour de ça. Nos modes de vie sont souvent incompatibles avec des temps de pause de une à deux heures. C’est pas possible donc c’est la raison pour laquelle on met le paquet sur les bénéfices de la ‘micro-sieste’. Aujourd’hui, il y a eu pas mal d’avancées, plus de connaissances biologiques. Dans nos cerveaux on connaît mieux ce qu’il se passe. Par exemple, les militaires et les marins sont des personnes contraintes d’avoir un sommeil polyphasique, ce qui était jadis la norme chez tout le monde. Et encore aujourd’hui, faire plusieurs ‘micro-siestes’, c’est aussi faire en sorte d’avoir un sommeil réparateur. Il faut compter environ 20 minutes de sieste et cela permet de récupérer 1h ou 2h de sommeil !”


A lire aussi : La genèse de “Wheelness”


Enfin, que pensez-vous du projet ‘Wheelness’, récemment lancé par Alexis et Pierre ?
C.C. :  “Ce concept peut quelque part faire bouger les lignes, notamment au niveau des entreprises qui veulent inciter leurs collaborateurs à avoir une activité physique. Si l’entreprise favorise ce type d’activité, elle serait à même d’avoir des employés en bonne santé, plus efficaces, et heureux. Le sport va stimuler vos sens, votre agilité, votre ligne, votre réflexion. D’un point de vue musculaire et cardio-vasculaire, c’est hyper bénéfique. Donc pour moi, c’est un super concept. En plus, il y a l’hygiène qui est respectée avec le vestiaire et la douche. C’est un concept qui peut faire bouger les choses. Car il n’est pas évident de faire du sport aujourd’hui tous nos agendas millimétrés, avec les transports… Cela prend beaucoup de temps donc Wheelness, j’y crois vraiment et c’est une belle idée !”

Crédits photos : NikosanPhotography

Write a comment